CLAIRE ET LE REPCAM EN SONNETS

Toi qui t’es engagée dans de sombres cachots

Où des mineurs captifs vêtus de tristes laines

Tricotent chaque jour des colliers de sanglots

À côté des pervers traînant d’ignobles chaînes,

Toi qui agis sans frein par des dons et des mots

Dans d’immondes parloirs où la lourdeur des peines

Se mêle à l’émotion des bagnards et suppôts

Qui cherchent vainement réconforts et aubaines,

N’oublie pas chère Amie, qu’au fond du couloir noir,

Ta graine généreuse est un levain d’espoir

Pour des enfants lésés rattachés à cette aire.

Et quand ils fleuriront, loin des cours de prison,

Ils iront témoigner en vantant ta moisson :

Il était une fois, une Âme nommée CLAIRE…

M.M.T.

Genève, Avril 2009

  Tu t’es mise à genoux pour aider des enfants

  Dont les parents jugés  vivotent en prison ;

  Tu remplis dignement cette noble mission

  Avec tant d’engouements, d’amour et de talents.

  Dans un monde à l’étroit où mille engagements

  Suscitent en échange une rétribution,

  Tu as choisi à point la bénévole option

  En sacrifiant sans heurt tes investissements.

  Donner un peu de joie aux pauvres destinées

  Est ton plus grand défi pour ces rudes années :

  Que Dieu du fond des cieux exauce ta prière.   

  Le serment que ton cœur fait pour des malheureux,

  Ton immense bonté pour des nécessiteux,

  Font de toi une Sainte, ô notre Dame CLAIRE !

M.M.T.

Je connais un richard dont l’odieuse fortune

S’agrandit chaque jour de millions en milliards,

Mais dont le rêve unique est d’aller à la lune,

De rouler en berline et jouer aux billards.

Je connais d’autres gens qui ont peu de pécune,

Mais qui en regardant passer des corbillards,

Ont transformé leur porte en immense tribune,

Pour donner de l’hospice aux pauvres béquillards.

CLAIRE a été classée dans la catégorie

Des Humains de bon cœur et à l’Âme sensible :

Toujours pour autrui, elle répond « disponible » !

Des milliers de gamins que la taule charrie,

Ont trouvé auprès d’elle une oasis de bonheur

Qui leur permet souvent d’oublier leur malheur.         

M.M.T.

Qui n’a jamais versé quelques gouttes de larmes

En allant visiter les mineurs des prisons ?

Qui peut être insensible à leurs vulgaires charmes

En les voyant fanés faire leurs contritions ?

Dans ce lieu mal famé où gardiens et gendarmes

Montent la garde et crient, donnent des punitions,

Les jeunes désoeuvrés s’expriment par vacarmes,

Et souvent si violents, délient leurs émotions.

Pour que leur détention soit plutôt constructive,

Pour que leurs qualités et génies ne s’étiolent,

Un cadre adéquat est vraiment nécessaire.

C’est l’enjeu du combat, c’est l’œuvre positive

Des pilotes sociaux dont les vaisseaux décollent.

Et dans leur équipage, à bord j’aperçois CLAIRE.

M.M.T.

Derrière les barreaux et dans la nuit profonde,

Une femme enchaînée hurle de contraction ;

Elle est en taule entrée portant un doux frisson

Qui va naître bientôt dans une crèche immonde.

Ce bébé innocent qui est venu au monde,

Se sent déjà porter une malédiction,

Un préjudice odieux dû à la détention

De celle à qui il doit les radiations de l’onde.

Ayant cerné l’enjeu et l’appel au secours,

L’infatigable CLAIRE et son équipe chère,

Ont  lancé des actions pour le combler d’amours.

L’enfant qui naquit hier dans la couchette sombre,

Sur des duvets crasseux et l’horrible pénombre,

Est aujourd’hui promu à un seuil de lumière.

M.M.T.

Quand un parent indigne est condamné au bagne,

Quel sort est réservé à ses pauvres enfants ?

Doit-on les laisser seuls, errant à la campagne,

Livrés aux infamies dans d’ignobles couvents ?

Doit-on rire aux éclats, sirotant du champagne

En voyant dans la rue un groupe d’innocents,

De gamins loqueteux, sans soulier et sans pagne,

Victimes des forfaits de leurs vils ascendants ?

Les jurés ont tranché, c’est elle, la coupable :

Elle a commis sans coeur un délit exécrable.

Mais en la punissant, que fait-on du fruit ?

CLAIRE et ses lieutenants, face à ce paysage,

Ont décidé d’agir avec tout leur courage,

Pour cadrer ces rebuts, sans tambour, sans bruit.      

M.M.T.

J’ai passé ma jeunesse à la cour judiciaire

À  pleurer mes parents dont l’ignoble récit

A compromis ma vie quand j’étais tout petit,

Me jetant dans la rue comme un objet vulgaire.

J’ai passé une nuit devant un dictionnaire

À rechercher des mots pour soigner mon écrit ;

Je voudrais ce matin dédier mon manuscrit

Orné de belles fleurs à toi ma tata CLAIRE.

Tu m’as sorti du trou en me donnant la chance

D’entrer dans une école et de me faire un nom.

Ce n’était pas gagné, merci pour l’assistance.

Si j’avais hérité d’un auguste diadème,

Je te l’aurais donné pour bénir ton prénom.

Je n’ai que de l’amour, reçois donc mon poème.

M.M.T (Dans la peau d’un enfant du REPCAM)

Des bambins alignés devant l’institutrice,

Voici donc arrivée la rentrée au parloir ;

Ces enfants délaissés vont chercher le savoir,

Sous l’encouragement d’une vaillante actrice.

Ils ont reçu chantant de cette animatrice

Des cahiers et crayons au seuil de leur dortoir ;

On voit sur leur regard naïf un peu d’espoir

Rayonner tristement en noyant leur caprice.

Un concert de folie enveloppe la classe :

Ce sont des cris de joie des petits écoliers

Qui ont des mains posées sur une table basse.

Ils jouent en dessinant sur des bouts de papiers

Un doux soleil derrière un gigantesque nuage

Ou des oiseaux planant au dessus de la plage.

M.M.T.

Dans les pénitenciers, beaucoup d'adolescents

Ont été arrachés sur les bancs de l’école ;

À cause d’un larcin, ils sont jetés en tôle,

Et pourtant de si près, ils ne sont pas méchants.

Ils auraient bien voulu, ces pauvres délinquants

Poussés par la misère à faire un mauvais rôle,

Réussir leurs concours, quitter leur nid frivole,

Construire un avenir et aider leurs parents.

Rien n’est perdu pour eux, la bienheureuse CLAIRE

Qui se soucie sans fin de leur visée scolaire,

A fait d’une cellule un magasin de livres.

Dans ce local ouvert quelques animateurs

Apportent leur soutien aux prisonniers mineurs

Qui n’avaient pour leçons que deux rations de vivres.

M.M.T. Genève

Quand on est tout petit et que décembre arrive,

On attend la venue du barbu de Noël ;

On rêve de gadgets et de gâteaux de miel

Dont l’odeur alléchante enjambe l’autre rive.

Mais loin de ses parents, quel enfant en dérive

Peut happer des paquets qui descendent du ciel ?

Quel sacré rejeton de notre cour d’appel

Connaît le grand sapin et ses feuillets d’olive ?

Pour donner du sourire aux enfants des prisons

Qui n’ont jamais soufflé sur l’éclair des bougies

Ou  reçu des cadeaux à l’orée des saisons,

Cette dame au grand cœur étale sa largesse

En offrant aux bambins des victuailles serties

De guirlandes dorées au cours d’une kermesse. 

M.M.T.